Disparition/Apparition, clôture du récit et irruption du fantastique dans les œuvres de Lamia Joreige et Ghassan Salhab 2015
Ghada Sayegh
Published in Littérature, art et monde contemporain: récits, histoire, mémoire, Nayla Tamraz (dir.), Presses de l'Université Saint-Joseph, Beyrouth.
Credit Line: Presses de l'Université Saint-Joseph.
Comment écrire, penser ou représenter l’histoire du Liban, plus spécifiquement celle qui se rattache à la guerre civile, dont le tissu semble imprégné par des absences, des non-dits, par la disparition comme paradigme ? Dans le présent article, l'auteure se penche sur la disparition qui conditionnerait la possibilité de tout récit, ouvrant une brèche spatio-temporelle, permettant l’apparition des spectres, l’irruption du fantastique. Disparition et apparition installeraient une modalité du temps, de l’espace, où les images d’après l’événement, d’après la guerre, s’ouvrent sur une absence de sens, une non-présence ou une non-contemporanéité à soi, au monde, l’acte de filmer devenant la quête de saisie du monde. L’articulation disparition/apparition, clôture du récit et irruption du fantastique, centrée sur les œuvres de Lamia Joreige et Ghassan Salhab, révèle une approche morcelée de l’histoire, une temporalité endeuillée, marquée par la hantise.